Vous avez
probablement rencontré ce terme «Death by PowerPoint». Vous-même avez probablement déjà
subi des tentatives d'assassinat par
PoperPoint de la part de vos
collaborateurs.
Vous n'avez survécu que parce que vous avez appris la règle du jeu, à savoir :
«Je ne
torpille pas tes présentations si tu ne
torpilles pas les miennes».
Un échange
de bons procédés, où tout le monde s'en tire bien, sauf votre entreprise. Bien sûr, ça ne deviendra grave qu'au moment où il faudra commencer à dégraisser. Il sera peut-être trop tard à ce moment-là. Apprenons donc à déminer la zone tant qu'il est encore temps.
En matière de
présentation, il existe deux types de boss dans n'importe quel type d'entreprises. Le premier genre
de boss, c'est celui à qui l'on doit vendre ses idées. Le second type de boss, c'est
celui qui désire être
acheté. Les différences peuvent se résumer en deux phrases :
Le premier va
chercher ce qui cloche dans votre présentation. Le second va
chercher les opportunités
dans votre présentation.
À qui voudriez-vous
avoir à faire lors de votre prochaine présentation ? Certainement, vous allez
préférer le boss numéro 2. Il est dans une optique plus ouverte, il ne cherche pas à vous «descendre», il veut comprendre et
vous appuyer le cas
échéant. C'est le genre de Boss qu'on aimerait tous avoir.
Il y a une bonne
et une mauvaise nouvelle. La mauvaise ; c'est que le
boss numéro 2 est très rare et
il le restera jusqu'à ce que vous appreniez à lui donner ce qu'il veut. Et puisqu'il veut que vous lui
vendiez vos idées, vous allez
apprendre à lui vendre vos
bonnes idées. En fait, vous allez même apprendre à lui vendre les mauvaises. Vous allez voir que dans les deux cas, les procédés restent les mêmes.
La bonne nouvelle,
la voici : le boss numéro 1 est un boss numéro 2 qui ne demande qu'à
switcher de mentalité, mais lui-même ne le sait pas. Il attend, il se
méfie ! En fait, il a déjà rencontré tellement de collaborateurs qui ont
essayé de le tuer avec un PowerPoint. Il faut le comprendre. Si vous aviez subi
autant que lui, forcément vous deviendriez méfiant. Votre mission va donc être
d'en finir, non pas avec votre boss, mais avec les présentations mortelles.
Et si vous-même,
vous décidiez d'en mettre plein les yeux à votre audience ? Vous n'en avez pas
marre de faire comme tout le monde, de présenter comme tout le monde, d'ennuyer
tout le monde ? Si vous pensez être un plus pour votre service, prouvez-le ! Si
vous pensez être un atout majeur pour votre entreprise, prouvez-le ! Tout
le monde veut être acheté. Tout le monde veut qu'on lui présente les choses importantes
pour lui et d'une manière qui lui plaise, qui le fasse sourire, rire, pleurer. Personne
ne veut s'ennuyer, personne ne veut être asséné de chiffres assommants. Pire
encore, votre boss risque d'associer la qualité de vos écrits à la qualité de
votre présentation.
Quel est le but d'une
présentation ?
Pourquoi autant de
mauvaises présentations ? La raison tient en une phrase toute simple elle
aussi : la majorité des présentations sont construites dans un but qui n'est
pas le but des présentations.
Le but principal
est de donner l'eau à la bouche. Rien de plus... et surtout rien de moins. Vous
devez donner l'envie à votre boss, à votre audience de s'intéresser aux
chiffres et autres informations assommantes. Sans ce prélude, c'est 75% de vos
chances de faire un bon effet qui s'envolent. Et il n'y a rien de plus normal, car
on le répète : personne n'aime être emmerdé !
Qu'est-ce qu'une bonne
présentation ?
Une bonne présentation est une
présentation qui parle aux deux hémisphères du cerveau de votre audience.
Les présentations
s'adressent généralement à l'hémisphère gauche du public. C'est une grosse
erreur parce qu'honnêtement c'est la partie la moins fun.
C'est celle qui
veut des informations assommantes. Elle veut des données et des chiffres
présentés dans une logique implacable.
La communication,
c'est le transfert des émotions. Le public n'aime pas les gens gris et votre
boss non plus. Il en a marre de s'ennuyer devant des PowerPoint qui ressemblent
à des mails que celui qui présente debout aurait pu (aurait dû ?) lui envoyer.
Il n'aurait pas été obligé de s'asseoir et subir pendant de longues minutes.
Une bonne
présentation s'adresse en priorité à l'hémisphère droit. C'est là un des secrets
que vous devez connaitre pour faire de l'effet. Faites rire, amusez votre audience.
Faites les pleurer s'il le faut ! Bref, déclenchez de l'émotion, car c'est ce
que veut l'hémisphère droit. Il veut être amusé et diverti. Il veut être
stimulé de manière créative. C'est ici que les bonnes images, les bons sons,
les bonnes musiques peuvent entrer en jeu.
Enfin, ne surtout pas
oublier l'objectif principal de toute présentation, à savoir : donner à votre
audience l'envie d'en savoir plus.
Powerpoint : Wanted ?
Première
recommandation qui risque d'en surprendre-plus d'un : Si
vous n'avez pas besoin de présentation rétro-projetée, n'en faites pas ! Votre
propos ne se prête absolument pas à des mises en images ? Vous n'avez aucune
image accessible ? Vous êtes parfaitement à l'aise en orateur, les yeux dans
les yeux, avec votre public ? Vous pouvez distribuer des documents sur lesquels
le public peut s'appuyer complètement ? Un tableau blanc et un marqueur sont
l'extension naturelle de votre propos ? Vous pouvez débattre en table
ronde ? N'UTILISEZ PAS POVVERPOINT !
Ne faites pas de
diapos parce qu'il faut en faire, parce que tout le monde en fait dans votre
école ou entreprise ! Se lancer dans une présentation rétro-projetée est un exercice
long et méticuleux. Une présentation PowerPoint réussie accompagnant un discours
cohérent est un énorme avantage en termes de communication.
Un Powerpoint
lamentable sera capable d'annihiler complètement une bonne prestation orale.
Parfois, mieux vaut boire une petite tasse que déclencher un naufrage !
On se doute un peu, mais ce n'est
pas grave !
Powerpoint n'est
pas un traitement de texte pour écran, mais on va quand même plaquer du texte
sur de vagues couleurs, rajouter une ou deux images, faire des effets de style
et projeter tout ça en arrière-plan d'un discours qui, on l'espère, va compenser
le degré 0 de communication instillé par la diapo ! Des images que personne ne voit,
des textes que personne ne lit, des couleurs que personne n'apprécie : au
final, un support visuel qui ne sert strictement à rien, à part ennuyer un
auditoire qui n'a plus d'autres choix désormais que de regarder l'orateur... ou
de passer ses SMS. Mais bon, on aura fait un Powerpoint !
Regardez ! Je parle
Une présentation rétro-projetée
n'a qu'une seule et unique vocation : ETRE UN SUPPORT VISUEL A UN DISCOURS.
Un Powerpoint
présenté à un public en présence d'un conférencier, quel qu'il soit, n'est pas
un support pour faire lire du texte ou décoder des tableaux. Les livres et les
articles sont faits pour ça. Un Powerpoint présenté à un public en présence
d'un conférencier est uniquement un appui visuel.
Oubliez et innovez
En conséquence,
vous pouvez jeter 90% des présentations Powerpoint !
Qui, dans une
conférence a fait l'effort de lire 10 lignes de texte affichées tout en écoutant
la présentation ?
Personne. Pour la
simple et bonne raison que nous ne pouvons pas physiologiquement, en même
temps, lire et écouter 1 Qui n'a pas désespérément plissé les yeux pour tenter
de discerner une image réduite à un timbre-poste ? Qui n'a pas décroché un
bâillement devant l'avalanche de textes, de chiffres, de tableaux d'une
présentation pourtant fondamentale ? Oubliez Word, Excel, les modèles
Powerpoint, les plaquages de texte sur des couleurs avec des petites images
pour faire « joli ». Pensez VISUEL
Ce n'est pas du traitement de
texte !
Ne confondez pas :
ce que je vois et ce que j'entends. 14 support visuel n'est pas un support
textuel.
Arrêtez de faire du
Word sur écran ! Gardez le texte pour l'oral ou l'écrit d'accompagnement.
Pensez le support rétro-projeté en terme d'images. DU VISUEL, DU VISUEL ET
ENCORE DU VISUEL
Beaucoup au départ, peu à
l'arrivée
Un point
fondamental dont il est indispensable de prendre conscience : n'en faites pas
trop ! Certains voient les diapos comme des posters ou des affiches que le
public peut lire à sa convenance et sur lesquelles on peut envoyer un maximum d'infos.
C'est faux. La diapositive ne reste que quelques secondes à l'écran.
Elle rythme un
discours. Il faut donc qu'elle contienne peu d'infos. C'est un film qui passe
pendant que vous racontez l'histoire ! Multiplier les diapositives, mais
attention aussi au trop plein ! On estime généralement que 20 minutes est le
temps moyen d'attention potentielle d'une personne... Simplicité, sobriété, efficacité !
Alors, à quoi ça
sert Powerpoint ? II sert à montrer et uniquement à ça ! Et si vous avez
compris ça, vos présentations ne seront pas obligatoirement passionnantes, mais
au moins seront-elles utiles ! Regardez les grands orateurs, ils sont eux, ils
parlent et derrière défilent des images fortes, des textes minimalistes mais
percutants, des informations visuelles et graphiques qui viennent argumenter
leur discours.
LE BLANC !
Dans les présentations,
quelques diapos sont «vides» ou plutôt blanches.
Elles ont plusieurs
utilités :
·
Permettre des «respirations» dans
le déroulé du discours. Petite pose visuelle permettant au public mais
également à l'orateur de souffler.
·
La diapositive étant blanche, ça
crée dans la salle une « impression » de lumière (comme si on avait rallumé),
ça réveille !
·
Signaler à l'orateur mais aussi
au public un changement, en l'occurrence ici un changement de chapitre
·
Visuellement, la diapo blanche
est aussi très utile en mode trieuse de diapositives : on repère tout de
suite les séparations de chapitres ou de thèmes quand il y a beaucoup de diapos
(bien que la multiplication des diapos dans un même fichier soit une erreur
!).
Utilisez des notes
Votre contenu est
tout aussi important que la manière de présenter votre contenu. Vous êtes
debout devant un public pour dire quelque chose. Il serait bête qu'à cause du
stress ou de l'euphorie, vous en oubliez de dire ce que vous êtes venu dire. Attention
Des notes c'est six mots maximum sur chaque bout de papier. N'importe quelle
idée peut être résumée en six mots ou moins.
Vos slides doivent
renforcer ce que vous dites, pas le répéter. C'est un classique. Le public
finit par se demander s'il doit lire le slide ou regarder l'intervenant. Si le
public passe son temps à regarder le slide, c'est que clairement quelque chose
cloche.
Dites à votre
audience qu'elle recevra un livret avec tout ce que vous aurez dit, et plus, à
la fin de la présentation. Du temps à noter ce que vous dites, c'est du temps que
votre audience ne vous consacre pas. Ils ne vous regardent plus et ils vous écoutent à peine.
C'est normal vous parlez en même temps qu'ils notent.
Si vous ne leur
proposez rien en fin de présentation, certains vous feront même vous répéter :
qu'avez-vous dit concernant ceci ? Concernant cela ?
Vous pouvez éviter
cela si vous dites à votre audience que vous leur remettrez toutes les
informations assommantes, et bien plus, à la fin.
Attention ! Si vous
remettez le dossier en début de présentation, c'est mort ! Votre audience va
passer tout son temps à lire vos écrits. Il ne vous restera plus qu'à faire une
présentation devant des cheveux.
Demandez un feedback immédiat
Pourquoi êtes-vous
debout devant ces gens ? Si vous n'en avez pas la moindre idée, c'est que
cette présentation est, soit totalement inutile, soit une grosse daube et, en
réalité, tout le monde s'emmerde. Le meilleur moyen de savoir étant encore de
demander.
En conclusion
Vous êtes à présent
équipés pour vos présentations à venir. Nous vous recommandons de vous
intéresser particulièrement à la maîtrise de l'oral : aisance, maîtrise des gestes,
connivence avec l'auditoire, sens de la répartie, maîtrise de la rhétorique,
gestion du temps, etc. sont absolument essentiels à maîtriser pour une présentation
réussie.
Tuer son boss avec
un PowerPoint est une chose facile, mais le voulez-vous vraiment ? Ça fait
des tonnes de papier à remplir, ce n'est jamais bon pour le business et c'est cruel
comme mort.
Impressionner son
boss, en revanche, est une chose moins facile, voire carrément dur avec
certains patrons particulièrement.
La règle des
10-20-30 :
Voici une règle
amusante de Guy Kawasaki en ce qui concerne les présentations PowerPoint. Il explique
des directives simples à se souvenir et efficaces pour conquérir votre audience
et éviter l'ennui de ces derniers.
Votre présentation
doit avoir un maximum de 10 diapositives : cela oblige à la concision. Dans
une présentation, c'est la personne qui parle qui est importante, pas le
support. Présenter plus de dix points dans une réunion est relativement
inutile. Votre auditoire va rapidement zapper et passer à autre chose... Même
si les personnes vous faisant face vont continuer à vous regarder, voire même
vous sourire.
Vous devez être en
mesure de la présenter en 20 minutes : au-delà, l'attention de votre auditoire
risque de fortement diminuer. Profitez-en pour réserver un temps aux questions
ou à un éventuel débat.
Un calcul savant
nous fait comprendre que cela représente 2 min par slide. C'est très court et
c'est normal : 1 diapo = 1 message.
Si cela doit être
plus long que 2 min, vous dites des choses inutiles ou mal formulées (ce qui
est pire à vrai dire).
La police de
caractères doit être au minimum de 30 points : en dessous, cela devient trop
petit, et l'on est alors tenté de remplir l'écran avec trop d'informations. Si
vous devez écrire plus petit pour y mettre plus de texte, c'est que vous ne
maîtrisez pas votre sujet.
Il ne s'agit pas
ici d'une technique concernant spécifiquement PowerPoint, mais qui s'applique
à toutes les présentations. Cette règle est une sorte de recommandation, à
adapter selon les cas.
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